TOUT doit DISPARAÎTRE // Servez-vous
2020
(Vue de l'exposition "TOUT doit DISPARAÎTRE" à la VRAC de Millau (Vitrine Régionale d'Art Contemporain)
dimensions variables
Installation, papier vinyl adhesif, sacs poubelles, son
À l’approche des fêtes de fin d’année je me suis saisi de ce contexte particulier (crise sanitaire, confinement) pour offrir un sapin de Noël aux passants. Un geste qui n’est pas anodin, car le sapin est le symbole du triomphe de la nature sur l’hiver et donc de la vie sur la mort. Un parallèle entre la symbolique originelle qui représente l’arbre de la vie nouvelle et la symbolique marchande qui place cet arbre sous le signe de la consommation.
J’ai souhaité mettre cette exposition sous le signe de la liberté en renommant temporairement la Place du Beffroi (en face du lieu d’exposition) en Place de la liberté. Le temps de l’exposition la liberté, terme utopique, devient ici lieu existant physiquement.
Sur la vitrine, l’œuvre éphémère prend la forme d’un sapin constitué de petits mots sur lesquels est écrit le mot liberté. Chacun pouvait emporter avec soi un fragment jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien.
Tout doit disparaître est une phrase qui fait référence aux publicités incitatives écrites sur les vitrines des magasins lors des ventes massives. Un clin d’œil à l’idéologie marchande qui nous invite à nous sentir libres de consommer à outrance parce que nous le valons bien. J’interroge ici l’incessante quête de liberté de l’humain qui a comme effet l’asservissement et la destruction de la nature. La vie humaine et la liberté de ses actes destructeurs a-t-elle plus de valeur que la vie des autres espèces vivantes ?
Que choisir ici et maintenant sur cette Place de la liberté?
L’harmonie avec la nature et la liberté d’être ou la liberté de consommer tout en détruisant ce qui nous fait vivre ?
Sacrifier une œuvre c’est aussi laisser chaque fragment apporter une lueur d’espoir dans le foyer qui l’accueille.